dimanche 11 mars 2012

La restauration des peintures et des sculptures



C'est un fort bel ouvrage que viennent à nouveau de publier les éditions Armand Colin, les imposant toujours un peu plus comme éditeur incontournable dans le domaine de la muséologie.

La restauration des peintures et des sculptures. Connaissance et reconnaissance de l’œuvre, constitue une somme du plus haut intérêt. Nourri par les contributions de trois journées d'études, ce livre dresse, à travers le regard d'une quarantaine d'auteurs francophones (Français, Belges et Suisses), un panorama sinon exhaustif, du moins très riche, de la logique de la conservation-restauration dans nos régions. Pierre-Yves Kairis, Béatrice Sarrazin et François Trémolières, qui éditent le volume, se sont ainsi entourés des meilleurs spécialistes (Bourgeois, Bresc-Bautier, Périer-D'Ieteren, Serk-Dewaide...) afin de présenter les enjeux de la restauration à travers son histoire (restauration de la sculpture grecque ou des "monuments français" rassemblés par Lenoir), le travail d'étude des œuvres (préalable indispensable à la restauration technique) et, de manière plus générale, le double prisme de l'histoire de l'art et de la théorie de la restauration. Doté d'une iconographie aussi abondante que souvent spectaculaire, ce volume satisfera aussi bien l'honnête homme que l'historien de l'art ou celui de la restauration, qui y trouveront un appareil critique pour le moins imposant, et bien sûr le muséologue qui pourra y goûter la richesse de la pensée des grands noms de la restauration (Brandi ou Philippot). En ce sens, le traitement de la question du faux, de la restauration des œuvres ruinées ou des recyclages de sculptures, apparaissent comme des questions particulièrement fécondes d'un point de vue muséologique.

Le monde de la conservation-restauration constitue un univers en soi: son comité, au sein de l'ICOM, est le plus important en nombre d'affiliés, et de nombreuses revues spécialisées, colloques et journées d'études témoignent de sa vitalité. Au risque, peut-être, de prétendre à une vie en vase clos, à l'abri des turpitudes de la vie muséale quotidienne? A l'heure des manœuvres économiques et politiques qui entourent l'institution, il demeure plus que jamais nécessaire d'envisager un meilleur dialogue entre les diverses fonctions du musée et leurs acteurs -  médiateurs, muséographes, régisseurs, etc  - sous peine de se voir imposer, de l'extérieur, une vision de plus en plus éloignée des principes défendus naguère par Brandi, Rivière ou leurs émules.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire