jeudi 29 mars 2012

Inside Job

Il n'est jamais trop tard pour parler d'un documentaire comme Inside Job, d'autant plus que la crise déclenchée fin 2007 est loin d'être terminée. Ce film montre, outre la cupidité effroyable des banquiers de Wall Street, le rôle étonnant joué par certains économistes universitaires dans la destruction du système qui a conduit à la catastrophe financière que l'on sait. Quatre ans plus tard, le système qui a permis les subprimes, la faillite de grandes banques d'affaires (Lehman Brothers), mais surtout la ruine de millions de citoyens, n'a absolument pas été transformé (sinon de manière cosmétique).

Ce film, qui se trouve facilement (il est même en réduction pour l'instant à la Fnac) constitue un document pour le moins intéressant à regarder.



jeudi 22 mars 2012

Temps de cerveau disponible


Il y a quelques années, le Président de TF1, Patrick Le Lay résumait parfaitement la logique de la télévision commerciale:

« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...). Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...). Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise. »

Une émission explorait il y a quelques temps les outils mis en place, ces dernières années, par les télévisions commerciales, pour rendre notre cerveau plus aisément disponible à la logique consumériste. Résultat édifiant:

 

dimanche 11 mars 2012

La restauration des peintures et des sculptures



C'est un fort bel ouvrage que viennent à nouveau de publier les éditions Armand Colin, les imposant toujours un peu plus comme éditeur incontournable dans le domaine de la muséologie.

La restauration des peintures et des sculptures. Connaissance et reconnaissance de l’œuvre, constitue une somme du plus haut intérêt. Nourri par les contributions de trois journées d'études, ce livre dresse, à travers le regard d'une quarantaine d'auteurs francophones (Français, Belges et Suisses), un panorama sinon exhaustif, du moins très riche, de la logique de la conservation-restauration dans nos régions. Pierre-Yves Kairis, Béatrice Sarrazin et François Trémolières, qui éditent le volume, se sont ainsi entourés des meilleurs spécialistes (Bourgeois, Bresc-Bautier, Périer-D'Ieteren, Serk-Dewaide...) afin de présenter les enjeux de la restauration à travers son histoire (restauration de la sculpture grecque ou des "monuments français" rassemblés par Lenoir), le travail d'étude des œuvres (préalable indispensable à la restauration technique) et, de manière plus générale, le double prisme de l'histoire de l'art et de la théorie de la restauration. Doté d'une iconographie aussi abondante que souvent spectaculaire, ce volume satisfera aussi bien l'honnête homme que l'historien de l'art ou celui de la restauration, qui y trouveront un appareil critique pour le moins imposant, et bien sûr le muséologue qui pourra y goûter la richesse de la pensée des grands noms de la restauration (Brandi ou Philippot). En ce sens, le traitement de la question du faux, de la restauration des œuvres ruinées ou des recyclages de sculptures, apparaissent comme des questions particulièrement fécondes d'un point de vue muséologique.

Le monde de la conservation-restauration constitue un univers en soi: son comité, au sein de l'ICOM, est le plus important en nombre d'affiliés, et de nombreuses revues spécialisées, colloques et journées d'études témoignent de sa vitalité. Au risque, peut-être, de prétendre à une vie en vase clos, à l'abri des turpitudes de la vie muséale quotidienne? A l'heure des manœuvres économiques et politiques qui entourent l'institution, il demeure plus que jamais nécessaire d'envisager un meilleur dialogue entre les diverses fonctions du musée et leurs acteurs -  médiateurs, muséographes, régisseurs, etc  - sous peine de se voir imposer, de l'extérieur, une vision de plus en plus éloignée des principes défendus naguère par Brandi, Rivière ou leurs émules.